Mes petits cailloux blancs
Miró,
l'Arlequin artificier
Giacometti,
le Phœnix
Picasso,
le Minotaure
Poésie (Dis papa, où est le vent?)
Grand-père! raconte-moi l'églantine...
Post-scriptum (à Colombine)
La
mélodie de l'eau (Mes mots arcs-en-ciel)
Le
porteur d'étoiles (Que Noël est
beau...)
Mais
plus
personne pour le dire
Souvent,
mes
pas me mènent...
Le
promeneur du Stang-Alar
Iroise, mon Armor
Arlequin ou la Couleur du Monde
Entre essence et
existence
Les sillons de la connaissance
Lettre à Antoine de
Saint-Exupéry
Comment tu t'appelles?
L'irrésistible étoile
Le puzzle de la Terre
La pulsion de vie
L'Histoire a-t-elle un sens?
Chroniques
ou Nouvelles
Sur les chemins
du Langage
Juste un petit
mot...
Inspiration
La Vie sur
un fil









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La Vie sur un fil
La Vie, à cœur tenu, comme à un fil ténu
Keremma et Keroual, portes
vitales!
Keremma, c'est quelque chose de
vital pour moi. Je m'y rendrai. Comme au bois de Keroual

*
Keremma, hameau connu pour sa grande plage bordée de dunes magnifiques
sur la commune de Pleyber-Christ entre les anses de Goulven et du
Kernic.

 * Le bois de Keroual avec son
étang et son manoir, lieu de promenades sur la commune de Guilers, pas
très loin des rives de la Penfeld et de l'hôpital de la Cavale
Blanche...


Un fil fragile et ténu. Vital! s'il en est...
Que je m'y rendrais, si cela se révélait possible, vous le faire savoir,
puique j'en étais persuadé, fut ma toute
première réaction. Keremma, Keroual... On comprend vite le choix de
ces appellations pour ces deux salles et ces deux portes de l'espoir en
ce lieu vital pour nous tous et toutes, pour toutes celles et tous ceux
qui ont dû affronter ou doivent encore se confronter à l'une ou l'autre
des multiples formes de cette maladie endémique, emblématique,
problématique, qu'est le cancer. Des progrès sont réalisés chaque année
pour en diminuer toutes les conséquences. C'est dans l'une ou l'autre de ces
petites salles d'attente bien nommées que nous sommes accueilli(e)s par
un discret fond musical avant que l'un(e) ou l'autre d'entre vous,
manipulat(rice)eur, nous appelez pour commencer notre séance de
radiothérapie. Jamais de longues attentes et la séance elle-même est de
courte durée. Votre accueil est toujours agréable. Bien entourés, nous nous
sentons en sécurité dans la salle où se trouve l'accélérateur de
particules destinées à réduire drastiquement les cellules incriminées.
Confortablement allongé(e)s, nous n'y restons qu'une petite dizaine de
minutes. Aucune sensation désagréable. Keremma, Keroual, que nous
quittons déjà, ces deux noms à consonnance finistérienne, et
donc bretonne, ouvrant sur vos plateaux de haute technicité, n'ont bien
sûr pas été choisis au hasard. Tous deux nous rappellent d'agréables
lieux de notre bord de mer et la diversité de notre verdoyante campagne
finistérienne. Mais ces noms nous font penser à des jours meilleurs,
passés, comme à venir; ils sont pleins de promesses. En ce dernier jour d'aoùt, je continue à honorer celle que je vous ai faite. C'est bien sûr
pour vous remercier, toutes et tous qui travaillez aux Centres de
Radiothérapie et
d'Oncologie, privé ou public, de la Cavale Blanche, comme de ceux de tous les
hôpitaux ou cliniques de France. Merci! On ne vous le dira jamais assez
ou nous ne vous le feront jamais assez
savoir. Et à travers vous, c'est aussi aux chercheurs que je m'adresse.
Et donc, c'est aussi à la science que je pense. Votre travail a une valeur
inestimable. Vos blouses blanches, plus qu'une utilité, plus qu'un
symbole: un étendard. Celui de notre véritable sécurité. Vitale! Merci
encore!
Des sourires! encore et encore... et même
jusqu'au bout du nez!
Ces deux noms, que je n'ai plus besoin de rappeler, évocateurs de promenades, de randonnées,
de vacances, d'évasions, sont pour nous, les adultes, en ces lieux
d'espoirs plus que de doutes, où nous ne sommes pas avares de sourires
échangés, sont comme ces petits nez rouges des clowns qui redonnent tant aux
enfants contraints par la maladie de rester alités bien plus longtemps
que les autres dans certains services de nos hôpitaux ou cliniques. On
ne peut pas ne pas y penser, à eux et à leurs familles. Ces nez rouges
sont pour les enfants des portes semblables aux nôtres.

L'enfant devient lui-même ce clown par l'irrésistible rire fou transmis.
Le voilà transfiguré, voguant de pistes en pistes, d'étoiles en étoiles
du rire sur son matelas volant. Cela se voit jusqu'à se faire entendre
bien au-delà de l'horizon de la chambre. Il en reparlera, attendant déjà
la prochaine rencontre. Il recevra, encore plus serein, les tout
prochains soins. Comme nous...

Dans ces espaces hospitaliers, c'est d'abord la blouse
blanche qui attire le regard, puis ce sont les regards qui se croisent. Ils disent tout,
presque instantanément. Inspirer, donner confiance est la mission du
clown blanc. Sa voix porte l'espoir. Comme l'Auguste au nez rouge, tous
les deux sont attendus par les petits et par les grands, spectateurs autour
de la piste, patients ou visiteurs dans la chambre ordinairement
feutrée.
Leur excentricité, ou leur sérieux, parfois conjugués, nous font
presque tout
oublier. En prenant soin de nous, ils réussissent jusqu'à nous faire
regretter le mot "Fin", comme pour ces films de la vie dont on
aimerait qu'ils ne finissent jamais. L'espoir est de cette nature.
Pour toutes et tous vous remercier encore, je vous offre ces deux photos
supplémentaires. Le blanc, le noir. Vous êtes des veilleurs de nuit,
pour que nos rêves le restent.
Tout faire pour que la Beauté soit omniprésente. De même, partout, la Science est sous-jacente. Vous en
êtes une belle image. Prendre soin, c'est assurer jusqu'à la dignité.
C'est faire signe... Vous le faites au quotidien. Merci;

- Arlequin - R.P.  
Post-scriptum:
Je n'oublie pas un troisième "Ker" qu'il me tient à cœur de citer ici:
Keraudren, clinique brestoise que je connais bien, aussi nom de hameaux
finistériens proches du bord de mer. J'y associe
bien sûr les cliniques Pasteur et du Grand Large. J'ajoute
à toute ces structures médicales brestoises, l'emblématique Hôpital
Morvan où un important service de pédiatrie prend soin de fragiles
jeunes hôtes: nos enfants ou petits-enfants.

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