Le promeneur du Stang-Alar

Je connais un vallon plein d'oiseaux fous-rageurs, d'arbres et de fleurs.
Et lui, me connaît-il par coeur ou par raison?
Il ne me fait ni oui, ni non...
Merci aux jardiniers-tailleurs de nous offrir tant de splendeurs.

Je connais un vallon presque au bout du monde,
un vallon plein de pépiements d'enfants, de fous rires d'adolescents
dès qu'arrive le printemps.
Pas besoin d'aller très loin puisque c'est ici. 

Je connais un vallon bien ancré au plus profond de l'été, vraiment.
Même son ruisseau semble s'être arrêté, comme le fil du temps.
Un long héron froisse le silence et la surface de l'étang.
Plus rien ne bouge à nouveau. Mais je sais que l'eau coule, sourdement.

Je connais un vallon tranquille au coeur de notre grande ville.
Voici les tout premiers frimas qui ralentissent les pas, déjà.
A la saison des magnolias, seras-tu là?
Qui le sait? Pas même ton banc qui t'attendra.

-Arlequin-
Je connais un vallon (I), (II), (III) (IV)
suivi de
Cet immense petit rien

Le héron et le canard, animaux sages,
y font bon ménage
sous le regard attendri
des grands et des petits.
Leur silence est aussi le mien,
cet immense petit rien que l'on entend,
pas seulement la nuit
quand rien ne bruit
dans le vallon endormi.