Il est ton visage, aujourd'hui.

Dites-nous

Nos regards se sont croisés
au détour du sentier
dominant l'océan
au bout de la presqu'île
entre deux abers.
Vous étiez venues à vélo
de ce promontoire naturel
admirer l'île Vierge et son phare
que je fixai sur ma carte-mémoire.
Je reprenais mon chemin quand,
vers moi, tu t'es retournée, souriante.
Ton regard s'est gravé dans le mien.

Le vent

Quand il reviendra,
dès ce soir peut-être,
de ta petite mansarde de vacances,
écoute le vent des îles et du chemin.
Il te racontera l'histoire
de ce randonneur sans histoires
qui aurait juste voulu vous dire
celle pour laquelle
tu aurais souhaité qu'il s'arrêtât.
Ce soir, il te raconte l'arc-en-ciel,
enfant du soleil et de la pluie,
un peu comme lui.
Demain, il te dira les étoiles,
et tes rêves porteront des voiles...

Aujourd'hui

Il est des mots, des musiques,
des couleurs, des senteurs,
des instants porteurs d'éternités.
Il est ton visage, aujourd'hui.

Et toi,

qu'habites-tu?
Dis-moi,
si tu le veux bien.

-Arlequin-

La presqu'île entre deux abers
Les enfants du Soleil et de la Pluie
suivis de
Instant d'éternité
Toi

Post-scriptum:

Si au pays des Abers, en Finistère, vous contournez la presqu'île Sainte-Marguerite par le chemin des douaniers, vous passerez par Penn Enez, pointe extrême dirigée vers de petites îles dominées par le grand phare de l'île Vierge.
Vous ne pourrez pas ne pas les reconnaître vous ouvrant les portes septentrionales de la mer d'Iroise. Parlez-leur de l'arc-en-ciel, du vent et des étoiles.
Si l'une d'elles sourit, écrivez-moi vite pour me le dire.
Les murmures du vent porteront de loin en loin la bonne nouvelle comme autant de ces petites graines aériennes qui hésitent encore avant de se poser. J'ouvrirai mes persiennes sur un océan de lumière. Je reprendrai mon chemin balisé de couleurs.